Olivier est notre détective. Notre Spieksman. D'une certaine manière, il a des antennes finement réglées, toujours à la recherche de nouveaux talents viticoles. Ces jeunes chiens des champs qui savent faire du vin de qualité. Il s’avère souvent plus sage que la moyenne de prendre ces antennes au sérieux et de les suivre.
C'est en partie grâce à cela que nous avons eu le plaisir de rencontrer Jonathan Maunoury en début d'année (Anno Domini 2024). Cela s’est vite révélé agréable. Bien entendu, Olivier le savait déjà, mais le reste des Pieksmen en ont immédiatement fait connaissance avec impatience.
Jonathan nous a accueillis à bras ouverts. C'est vite devenu un rassemblement agréable et instructif. Un moment comme celui-là où l'on fait très vite connaissance avec quelqu'un. Jonathan parle de la fabrication du vin, comment tout a commencé, comment il le vit, les choix qu'il fait. A propos de ses vins, des différences et des similitudes. Question, réponse, blague entre les deux, dégustez le prochain échantillon de fût.
Nous avons de nouveau regardé profondément Jonathan dans les yeux. Ensuite, nous avons regardé profondément dans notre verre de dégustation constamment rempli. C'était clair, laissez Monsieur Maunoury être notre nouvelle trouvaille de Loire. Et c’est ce qui s’est passé. Mais bien sûr, Olivier le savait déjà.
À propos de Jonathan
Né en Normandie et travaillant comme ingénieur à Bruxelles. Rétrospectivement, on ne peut pas imaginer que Jonathan Maunoury devienne un vigneron doué. Et pourtant, c'est arrivé. Un soudain mais énorme besoin de liberté l’a saisi, et puis les choses se sont enchaînées très vite.
Il dit adieu à sa vie bruxelloise et part étudier l'œnologie à Beaune. Il se passionne pour la biodynamie et effectue un stage auprès de nombreux grands noms du monde viticole français. Il se perfectionne auprès de Marc Angeli, Pierre Gonon, Vouette & Sorbée et Bertrand Gautherot.
Finalement, il trouve sa place : En 2017, Jonathan reprend une entreprise viticole à Vaudelnay, au sud-ouest de la ville de Saumur, au cœur de la Loire. Il se met immédiatement à travailler en biodynamie sur les 5 hectares de champs nouvellement acquis (qui sont en bio depuis 1998, ce qui fait la différence), plantés de Cabernet Franc, Pineau d'Aunis, Grolleau et Chardonnay. En plus des préparations biodynamiques habituelles, les vignes sont également traitées avec des infusions d'ortie, de prêle, de saule, de consoude et d'engrais végétal.
Ses vignes possèdent un sous-sol de tuffeau, un calcaire spécifique, calcaire à grains fins, typique de la Loire. Autrefois, des cathédrales et des châteaux y étaient construits. Plus tard, cela peut constituer un atout pour l’adaptation au changement climatique. Le Tuffeau est un bon substrat régulateur d'eau : avec beaucoup de précipitations, il a une fonction drainante, avec trop peu de précipitations, il fonctionne comme une éponge retenant l'humidité.
Une composante particulière du terroir, qui a un impact sur ses vins.
En cave, Jonathan travaille avec précision et approche scientifique, afin que le processus de vinification puisse se dérouler avec un minimum d'intervention. Il ne filtre ni ne clarifie et n’utilise pratiquement pas de sulfite. Pourtant ses vins sont stables, en partie grâce à une maturation plus longue en fût et en bouteille, une astuce qu'il a apprise de Pierre Overnoy.
Le style de vin de Jonathan est un style que nous n'avons jamais goûté auparavant : ses vins ont un caractère ouvert, sont fruités, reflètent le terroir comme aucun autre et sont donc complètement typiques, accessibles et spéciaux.